Pike in Sweden

Partir pêcher le brochet en Europe du Nord est une expérience que je souhaite de vivre à tout pêcheur de carnassiers. En effet, outre la taille des spécimens à portée de lancers, leur densité présente un attrait majeur. Elle permet d’établir de réelles stratégies en minimisant l’aspect aléatoire de la pêche d’Esox Lucius telle que nous la connaissons parfois dans l’hexagone. C’est la chance que nous avons eu, ma copine et moi-même, guidés par une poignée d’amis, au mois de juin dernier.

Pike in Sweden

Un simple coup d’œil par le hublot de l’avion qui amorce sa descente vers Oslo suffit à attiser notre excitation : l’eau est partout. La longue route qui nous sépare de notre lieu de pêche situé de l’autre côté de la frontière, produit le même effet : le réseau hydrographique est dense et la végétation aquatique exubérante. Arrivés en fin de journée sur notre lac, nous avons une paire d’heures pour mettre au sec un premier pike suédois (la nuit ne tombant véritablement que vers 23h à cette saison, les coups du soir sont longs !). Pour débuter, ce sera une pêche détendue dans les baies près du camp. Je commence au souple en texan dans les roselières, pendant que Coline promène son S-Trout dans le cassant devant les joncs. Au bout de 5 minutes de prospection, elle annonce un poisson qu’elle maîtrise sans problème jusqu’au bateau… verdict : 104 cm ! La semaine est lancée et déjà réussie ! Nos compagnons assidus du secteur prédisent qu’il s’agit sans doute du « brochet du séjour ». La suite nous prouvera que non…

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Malgré ce départ sur les chapeaux de roue, les premiers jours (chauds et sans vent) ne permettent pas véritablement de définir la pêche du moment, tant les résultats diffèrent entre les bateaux, sans réelle régularité en terme d’horaire, de pattern ni de profondeur.

De notre côté, nous tentons de trouver une logique dans les pêches profondes au shad, entre 8 et 10 mètres mais nous peinons à déclencher les poissons visibles au sondeur. Nous parvenons quand même à sauver les meubles en cranking lent sur des brochets décollés :

Pike in SwedenPike in SwedenNous profitons également de brèves sorties de poissons dans les roselières, lors de nos rares incursions dans ces secteurs :

Pike in SwedenPike in SwedenPike in SwedenPike in SwedenA partir de ce moment là, les bateaux émettent différentes stratégies qui sont toutes plus ou moins couronnées de succès. Le nôtre prend le parti suivant : abandonner les zones profondes trop aléatoires au profit des roselières plus régulières. N’ayant touché que des petits poissons dans les joncs, nous choisissons de cibler la pêche sur les cassures devant ces même secteurs d’herbiers, avec des leurres discrets (les leurres silencieux déplaçant peu d’eau semblent avoir la préférence des brochets depuis le début de la semaine). Nous misons sur le fait que les gros pike s’y tiennent à l’affut et font de brèves incursions dans les roseaux pour faire le ménage (hypothèse accréditée par les balafres sur les petits sujets). La tactique paye et Coline continue son show en alternant swimbait et jerk ; elle rentre une série de 70 up, un 98 et un nouveau brochet record de 115 cm :

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Pour ma part, je reste surtout assidu de l’épuisette, mais j’arrive à participer un peu :

Pike in SwedenEn fin de semaine, un changement radical de conditions météo s’amorce : vent et giboulées sont au programme des derniers jours, ce qui nous pousse à prospecter les anses battues au jerk et les pointes rocheuses au shad à palette type Divinatör. Les photos reflètent bien l’humidité ambiante :

Pike in SwedenPike in SwedenDans une anse battue, mon jerk se fait intercepter au bateau. Le premier rush est terrible et sort plusieurs mètres de tresse.  Finalement, le poisson accuse 104 cm ! Je tiens à mon tour mon métré !

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Les deux derniers jours, le vent reste de la partie, mais le soleil réapparait : nous poursuivons la même stratégie et je rentre plusieurs jolis poissons sur des pointes au vent :

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Pike in SwedenLe dernier jour, Coline est capot à la mi-journée. Une rapide concertation avec les autres bateaux n’apporte aucune d’info très encourageante, la plupart de nos compagnons sont dans son cas. En retournant vers le camp, nous cédons à la tentation de prospecter les abords d’un ilot d’herbiers, au milieu d’une zone shallow à une trentaine de mètres d’une bordure en roseaux. Elle choisit de prospecter l’intérieur de l’île, je m’exécute et positionne le bateau en conséquence ; elle tente le ras des joncs au jerk, alors que je mise sur le texan à l’intérieur en vue d’optimiser la dérive. Coline annonce rapidement un poisson qui vient d’abord assez nonchalamment vers nous. Dès son arrivée en surface, nous exultons en constatant la taille du spécimen ! Aussitôt, le brochet devient comme fou et fonce dans les herbiers où il saute avec hargne en sortant plusieurs fois hors de l’eau et en retombant au milieu des roseaux… épique ! La pression est à son comble, Coline le bride comme elle peut et dans un éclair de lucidité, j’enclenche la marche arrière du moteur élec’ pour nous sortir de la zone encombrée. Au moment où le bateau recule, le brochet démarre à l’opposé vers les herbiers… je croise les doigts et ça tient ! Finalement il s’engouffre dans l’épuisette à la première tentative ! J’hurle, il est monstrueux : 118 cm !

Pike in Sweden

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La semaine s’achève sur cette capture inoubliable. Si le nombre de poissons métrés n’est pas gigantesque, cela ne leur confère que plus de valeur. Pour les adeptes des salmonidés que nous sommes, nos espérances sont largement comblées.  Nous remercions nos compagnons du séjour pour leurs précieux conseils ! Vivement l’année prochaine !

Pike in Sweden

Pike in SwedenPike in SwedenA bientôt !
Simon SCODAVOLPE